Deux gouvernements, une seule priorité :SAUVER l'économie avec les PME

La Belgique vacille. L'économie s'essouffle, l'image du pays à l'étranger risque de se ternir et le manque de clarté institutionnelle alourdit nos prises de décision. Pire, nos PME et indépendants, moteurs incontestables de la prospérité nationale, se sentent étouffés par des politiques inadaptées. Comme le rappelle à juste titre Enrico Letta, ancien Premier ministre italien, « le monde des affaires est de plus en plus mécontent de l’absence d’une culture de soutien et de facilitation des activités des entreprises » (*). Comment imaginer un tel soutien sans gouvernement ?

La Belgique ne peut plus se permettre de naviguer dans un flou institutionnel. La cacophonie politique freine les décisions stratégiques et plonge la Belgique dans un marasme dont il sera difficile de sortir indemne. Aujourd’hui, je ne donne pas cher de la peau de la Belgique à l’étranger. Car tant que notre système institutionnel restera embourbé dans une complexité excessive, conduisant comme à Bruxelles à une quasi-paralysie, nos partenaires internationaux continueront de douter de notre stabilité économique et politique. Or, à l’heure où chaque pays se bat pour attirer les capitaux, la Belgique ne peut pas se permettre de rester à la traîne. Sa place historique au sein de l’Union européenne ne peut être relayée au rang des souvenirs. Si l’on veut redynamiser l’UE – et elle en a besoin vu le contexte international –, la force des 27 états membres sera indispensable et notre pays devra être à la hauteur de cette participation collective aux nouveaux défis qui rendront, on peut l’espérer, un grand marché européen qui « contribuera à rendre le marché mondial lui-même plus européen » (**).

La survie des PME, une urgence nationale

Si l’architecture institutionnelle est une priorité, elle n’est pas la seule. L'économie belge repose largement sur ses PME et ses indépendants, qui représentent plus de 99 % du tissu économique et emploient des milliers de personnes. Pourtant, ces acteurs essentiels se heurtent à des charges toujours plus lourdes, des réglementations complexes et une absence de mesures réellement adaptées à leurs besoins. Je voudrais donc adresser un message clair aux gouvernements, actuels en régions et fédérations, et futur au niveau fédéral : ne vous trompez pas de cible ! Les PME ne sont pas les géants du CAC 40 ou du Dow Jones. Là où les multinationales peuvent aisément absorber des hausses de charges ou se jouer des fiscalités locales, nos PMistes n’ont pas cette flexibilité. Mais elles sont volontaires et fortement ancrées – du moins pour l’instant – dans leur terroir et n’envisagent pas de délocaliser. Chaque mesure maladroite, qu’il s’agisse de fiscalité, de charges sociales ou de normes administratives, peut transformer une opportunité en cauchemar. Il est temps de mettre en place une feuille de route "PME-friendly". Cela signifie concrètement un allègement des charges administratives, une fiscalité proportionnée et des mesures de soutien adaptées.

Le chaos doit être évité à tout prix. En offrant une stabilité et des perspectives claires aux PME, nous garantissons à la fois la création d’emplois et la résilience de notre économie. Il ne s’agit pas d’une faveur, mais d’un investissement stratégique. Nous avons besoin d’un gouvernement qui connaisse sa feuille de route, tout en plaçant nos PME et indépendants au coeur de ses priorités. Ce n’est pas seulement une question économique, mais aussi un choix de société. Alors, à nos élus : cessez les tergiversations et prenez les décisions audacieuses qu’impose la situation. Le temps presse, et les entrepreneurs ne veulent et ne peuvent plus attendre.

(*) et (**) E. LETTA, Des idées nouvelles
pour l’Europe, Odile Jacob.

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    janvier