La boulangerie préférée des Namurois

Boulangerie

La boulangerie préférée des Namurois

11/12/23
Patrick Vranckx

Élue pour la deuxième année consécutive meilleure boulangerie de la province de Namur, la boulangerie Vranckx a su se montrer résiliente malgré les crises qui se sont succédé. Une obstination et un travail de qualité qui portent leurs fruits aujourd'hui.

Imaginez-vous devoir préparer 17.000 cougnous. Cette tâche colossale, c'est celle réalisée en quelques semaines l'année dernière par la boulangerie Vranckx, située à Temploux. Depuis plusieurs années, les habitants de la région se régalent en dégustant les différents produits qui y sont vendus. Encore plus à l'approche des fêtes, période durant laquelle les fourneaux tournent à plein régime pour garnir les tables lors des repas familiaux. C'est il y a douze ans que Patrick Vranckx a ouvert les portes de son magasin. Avec un objectif clair : se distinguer en préparant des recettes innovantes et de qualité. Avant de se lancer, le boulanger a, comme tout le monde, fréquenté les bancs de l'école. Mais ce n'était pas vraiment pour lui. "J'apprenais beaucoup plus dans mon job d'étudiant le week-end qu'à l'école", se souvient-il. Ont suivi trois ans d'apprentissage, des expériences à l'étranger dans des Club Med ou chez des prestataires privés, et, finalement, l'ouverture de l'enseigne de Temploux. Avec, entre-temps, la reprise du commerce de fruits et légumes de ses parents. "Mais la passion de la boulangerie m'a vite rattrapé. Quand j'ai commencé mes études, j'ai toujours dit que je voulais m'installer dans ce bâtiment-ci (à Temploux, ndlr)", explique Patrick Vranckx.

Traverser les crises

Ce passionné ouvrira par la suite un second point de vente à Perwez, dans le Brabant wallon, mais sera contraint de le fermer plusieurs années plus tard. Qu'à cela ne tienne, il réitère l'aventure cet été avec une deuxième enseigne du côté de Jambes. Un lieu qui aura rapidement trouvé son public. "On est très bien accueillis à Jambes, on fait environ 2,5 fois mieux que ce que les précédents propriétaires réalisaient, alors qu'on tablait sur une augmentation de 20 % à 50 %", se réjouit-il. De quoi rendre ambitieux cet entrepreneur qui ne reste pas insensible à l'idée d'ouvrir un nouveau commerce. "Le projet est en effet là. On est en train de s'équiper dans ce sens, l'équipe s'étoffe… Cela me permettrait de me consacrer davantage à l'aspect créatif du métier".

Avant cette période positive pour sa société, Patrick Vranckx a toutefois mangé son pain noir. Entre août 2022 et la mi-mai de cette année, la boulangerie de Temploux a été cambriolée à trois reprises. Plusieurs milliers d'euros ont été dérobés en liquide. Après la première intrusion, la boulangerie avait pourtant investi pour éviter qu'une pareille mésaventure ne se reproduise. Davantage de verrous ont été placés, tout comme un système d'alarme connecté à la police. Mais cela n'a pas suffi. Ces cambriolages à répétition ont failli provoquer la fin de l'aventure de la boulangerie. Résilient, Patrick Vranckx a choisi d'ouvrir un second point de vente après une réunion avec son comptable. Il a également pu compter sur le soutien de ses clients et de son personnel, qui l'ont tous poussé à ne pas baisser les bras. "L'équipe a toujours été là derrière moi. La clientèle nous a aussi beaucoup aidés car cela a fait le tour des journaux et les gens ont décidé de nous  encourager. On sentait qu'ils voulaient nous donner un coup de main d'une manière ou d'une autre. Ils achetaient donc un petit peu plus que d'habitude. Au final, on a digéré cette saturation morale d'être à chaque fois réveillé au milieu de la nuit par la police alors que les enfants se trouvent à l'étage. Même si c'est dur de perdre le fruit de son travail, de travailler toute l'année pour ne rien avoir, voire parfois perdre de l'argent…"

Auparavant, c'est la crise énergétique qui avait frappé de plein fouet ce passionné. Comme de nombreux autres, il a dû demander des plans d'apurement pour tenir le coup. À l'époque, sa facture était passée de 3.800 euros à 16.000 euros par mois. "On a eu deux mois et demi comme ça. Il ne fallait pas beaucoup plus parce qu'on venait de réaliser de gros investissements et des travaux." Les horaires de travail ont tout de même dû être adaptés avec une fermeture le mardi, en plus du lundi comme c'était le cas précédemment.

 

Une belle récompense

Pour la deuxième année consécutive, la boulangerie Vranckx a été élue en septembre dernier "meilleure boulangerie de la province de Namur". Un titre décerné par l'Agence wallonne pour la Promotion d'une Agriculture de Qualité (ApaqW) en collaboration étroite avec la Fédération francophone de la boulangerie-pâtisserie sur base du vote de 19.000 clients. "C'est une belle récompense après tout ce qu'on a vécu. On a fait de la qualité notre cheval de bataille. Même si ça a été compliqué. Il y a eu la crise énergétique mais, avant cela, le prix des matières premières avait aussi explosé. Après, on voit que ça paye puisqu'on a la chance d'avoir été élu deux fois. On a de plus en plus de monde dans la boutique donc ça prouve qu'on est dans le bon".

Pour expliquer ce succès, le boulanger pointe plusieurs critères : des ingrédients de qualité, un véritable savoir-faire, et de la transparence. "Il n'y a pas de secret. On travaille avec du lait de ferme, du beurre, des gousses de vanille… L'atelier de fabrication du pain au levain est ouvert sur le magasin. Plusieurs clients m'ont déjà demandé de visiter le reste du bâtiment et cela ne me pose pas de problème. On n'a rien à cacher." Outre la qualité des ingrédients, la boulangerie essaye, dans la mesure du possible, de privilégier des produits locaux dans ses préparations.
Philippe Vranckx pointe par ailleurs l'importance de l'innovation dans son métier. Sa devise ? Quand on n'avance pas, on recule. Ce qui le pousse à suivre de nombreuses formations tout au long de l'année et à proposer de nouveaux produits chaque semaine. "J'adore me réinventer et créer de nouveaux gâteaux. On a une gamme qui va de 18 à 23 sortes de pâtisseries tous les week-ends. Ici, on arrive à la période des fêtes et on aura quinze bûches différentes. J'étais récemment en formation chez un chef à Rouen et, dans sa boutique, il allait présenter cinq types de bûches. Les autres participants à la formation tournaient entre cinq et huit. Nous, on sera à quinze. Je pense que cela joue aussi au niveau du monde qui vient chez nous car chacun peut trouver ce dont il a envie." La dernière création du chef, qui sera d'ailleurs déclinée en bûche, a de quoi faire saliver les papilles. Il s'agit de la "pomme finesse", c'est-à-dire des pommes pochées au thé de Noël (cannelle, vanille, épices) avec un crémeux spéculoos, un biscuit madeleine citron-miel, une mousse chocolat blanc vanille de Tahiti et un croustillant spéculoos. Une nouvelle réalisation qui devrait encore ravir ses clients.

Des difficultés pour obtenir des crédits

Malgré la bonne santé de son entreprise, Patrick Vranckx se plaint de la difficulté qu'il rencontre pour obtenir des crédits afin d'acheter du nouveau matériel plus performant qui lui permettrait d'être plus rentable et d'améliorer le quotidien de ses travailleurs. Ce constat est partagé par de nombreux autres entrepreneurs dans notre troisième baromètre PME de cette année 2023. Dans celui-ci, les indépendants estimaient (une nouvelle fois) que les conditions d'accès au crédit restent trop complexes. "Les banques sont le plus grand frein à notre développement", déplore Patrick Vranckx. "Il faut de plus en plus de garanties. On a fait des investissements il y a deux ans et on continue à en faire mais, récemment, j'ai loupé une belle opportunité pour ouvrir une troisième boutique. La banque préférait attendre le début de l'année pour avoir mon bilan. Mais d'ici là, cette bonne affaire ne sera plus là". L'entrepreneur donne un autre exemple : celui d'une machine de 45.000 euros achetée d'occasion mais révisée. "La banque m'a dit que je devais plutôt engager quelqu'un alors qu'un ouvrier me coûte 50.000 euros sur l'année. La machine, elle, aurait été totalement amortie sur cinq ans et elle est beaucoup plus rapide. J'ai dû argumenter, montrer des vidéos pour décrocher le crédit. La banque a fini par nous suivre mais rien n'est simple. Je trouve cela dommage que ce soit si difficile pour nous, entrepreneurs, d'obtenir des crédits alors qu'on crée de l'emploi quand d'autres peuvent souscrire à des crédits pour partir en vacances ou acheter une télévision".

Carte d’identité de l’entreprise

Boulangerie Vranckx

Votre accompagnementUCM

Secrétariat social

La boulangerie Vranckx est membre de notre secrétariat social depuis maintenant sept ans. La société est d'abord venue chez UCM par facilité géographique, les bureaux de Wierde ne se trouvant pas trop loin de la boutique de Temploux. C'est ensuite la relation spéciale qui a été développée avec la gestionnaire de salaire qui l'a poussée à rester. "On a toujours eu un bon contact. Notamment avec Madame Gustin, notre gestionnaire, avec qui tout est parfait. J'ai d'ailleurs peur du jour où elle partira car on a un bon feeling et on est satisfaits à 200 % du service", se réjouit Patrick Vranckx. Un état d'esprit également partagé du côté de chez UCM. "Notre partenariat est effectivement au top. C'est un indépendant totalement investi, créatif, et dynamique", confirme Marie-Laure Gustin. Parmi les services fréquemment utilisés par la boulangerie, on retrouve la mise en place et l'actualisation du règlement de travail.

Marie-Laure Gustin (UCM).

Marie-Laure Gustin (UCM).

Pour plus d'infos
081 32 06 56

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