JMei

radiocommande et télécommande industrielles

De l'ingénierie "sur mesure"

06/03/19

JMei est une PME spécialisée en radiocommande et télécommande industrielles. Ses compétences et son savoir-faire, en Belgique et en France, lui permettent d'équiper les marchés les plus pointilleux.

Isabelle Morgante

La PME de Marloie JMei est née sur les cendres de Collard Belgium Electronics SA, une entreprise déjà spécialisée dans les télécommandes de chantier. "À l'origine de l'aventure, en 2004, Jonathan Gilquin et moi étions employés chez Collard Belgium, où nous occupions tous les deux un poste d'ingénieur", raconte Manu Piraprez, ingénieur industriel en électronique et aujourd'hui l'un des gérants de la SPRL JMei. "Lorsque le couperet de la faillite est tombé en 2007, le directeur commercial a tenté de relancer l'entreprise avec une dizaine d'équivalents temps plein sous le nom de IRC Electronics. Devenues trop grandes, les installations de Bande ont été abandonnées au profit du site de Marloie, où nous sommes encore à l'heure actuelle."

Il est à noter que les collaborateurs exercent des métiers en pénurie de main-d'œuvre. "Ingénieurs, techniciens gradués, il s'agit de profils très compliqués car notre domaine, l'électronique, c'est de l'horlogerie fine que nous intégrons dans des processus assez lourds. Notre challenge est d'allier la minutie et sa répercussion sur le travail de très grosses installations."

L'entreprise IRC Electronics connaîtra elle aussi la faillite, déclarée début 2013. "JMei a véritablement démarré au second semestre 2013, précise Manu Piraprez. Jonathan et moi avons alors pris contact avec nos clients, pour leur signifier que nous étions là et que l'activité reprendrait. Le potentiel était bien là, il fallait l'exploiter. Nous avions un bon pressentiment et la motivation ne manquait pas."

Le duo est rejoint par Jean-Michel Sturbois, manager d'expérience, pour le lancement de la SPRL JMei, dans laquelle chacun des trois protagonistes est administrateur et gérant à parts égales.

"J'ai été séduit par le projet de Jonathan et Manu, se souvient Jean-Michel Sturbois. J'ai d'abord effectué un choix humain, j'ai tout de suite eu confiance en deux personnes qui connaissaient bien le produit." Le core business est resté centré sur le processus de la haute fréquence, tout en s'ouvrant aux nouvelles technologies. Objectif : apporter de la valeur économique en améliorant le process.

"Nous avions confiance en nous et nous voulions entreprendre, mais nous n'avions pas d'expérience dite structurelle. L'arrivée de Jean-Michel Sturbois a fait partie d'une remise en question, cela nous a donné l'impulsion", explique l'ingénieur.

JMei a donc misé sur sa valeur ajoutée et l'a mise en exergue. De la "boîte à boutons" pour commander les ponts roulants et grues industrielles, jusqu'aux pupitres à "joystick" pour manœuvrer (entre autres) des grues de toiture, JMei conçoit de A à Z une gamme de radio transmission, dans différentes technologies répondant aux plus exigeantes des marchés publics et appels d'offres. "La première année, nous avons récupéré nos plus gros clients et démontré que nos produits avaient un potentiel de développement. C'est la phase durant laquelle nous nous sommes “normés” et avons obtenu différentes certifications. Il existe toute une série de prérequis nationaux, mais aussi européens, auxquels nous devons confronter nos produits", résume l'un des administrateurs.

Pour obtenir ces précieux sésames, JMei a travaillé, entre autres, avec l'ULiège et l'UMons dans leurs laboratoires. Les certifications sont soumises notamment aux champs magnétiques, aux tests de vibration et à des cycles de températures extrêmes, de 70 à - 20 °C.

Répondre aux besoins

Au fil des années, JMei a développé des produits spécifiques et novateurs. C'est le cas d'un système à répétitions d'ondes, qui permet d'équiper les télésièges et autres téléphériques, et qui ouvre ainsi les marchés de transport de personnes par radio commande sur longue distance. La PME marchoise est dès lors devenue une référence. Elle travaille dans des domaines aussi diversifiés que l'éolien, le ferroviaire et trouve la confiance de grands groupes comme Eiffage ou Airbus. À titre d'exemple, le site du groupe PSA de Mulhouse est complètement équipé par les boîtiers JMei.

Pour surfer sur l'incontournable vague du digital, JMei adapte ses produits. Le département recherche et développement (R&D) a notamment créé une application qui permet aux exploitants agricoles de gérer l'arrosage automatique de champs à distance. "Via son smartphone, l'agriculteur reçoit des alertes concernant, par exemple, le niveau de débit de l'eau ou l'état des tuyaux", détaille Manu Piraprez. L'application est alors en liaison avec la radio qui est en stand-by.

Et ce n'est pas tout, puisque partant du principe (et de la demande des clients) d'auto-gérer la maintenance de premier niveau de ses produits, JMei a mis en place un logiciel incluant la formation et le diagnostic de fonctionnement des produits. Celui-ci est adapté au numéro de série de la radio et peut être évolutif. "Ce produit est lié à l'évolution des pratiques engendrées par la numérisation. Dès maintenant, il faut s'inscrire dans des projets intégrant des outils de nouvelles générations d'utilisateurs. Pour être cohérent dans une entreprise, il faut des projets à objectifs clairs et précis. En d'autres termes, être dans le train de l'innovation et être ouvert à toutes les demandes. En nous adaptant aux demandes des clients, en faisant du sur-mesure. Grâce à cela, nous gardons une avance en matière de flexibilité et de questionnement technique non négligeable sur la concurrence internationale qui, elle, vise la standardisation et le volume de fabrication", notent de concert Manu Piraprez et Jean-Michel Sturbois. Ce dernier regrettant d'ailleurs la lourde imposition d'une entreprise, surtout quand celle-ci redémarre de zéro et aurait bien besoin de ces fonds pour asseoir son expertise et développer ses projets R&D.

Exportation

Et justement, de concurrence, il est question dans ce secteur. Et ferme même. "En 2014, il restait exactement une petite dizaine de sociétés du même type que la nôtre, non attachées à un groupe. Nous avons repris l'une d'elles, SADamec, basée à Strasbourg. Le rachat de cette entreprise nous a amenés à honorer un contrat très spécifique de conduite de navires de l'armée française, en évitant la détection HF. Ce contrat résume parfaitement notre savoir-faire. Du sur-mesure multifonction qui répond à des normes non standardisées", expliquent deux des gérants de la PME.

Au fil des mois, JMei a étendu sa toile et s'est portée propriétaire de l'entreprise Falard, basée à Saint-Étienne. Une acquisition qui a ouvert le domaine de l'équipement très spécialisé forestier. À travers celle-ci, des projets avec le Canada sont en cours.

L'année 2016 a été marquée par la création de JMei France, basée dans le département du Nord. Au total, seize équivalents temps plein sont aujourd'hui occupés par le groupe JMei, dont treize en Belgique.

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Accompagnement UCM
Secrétariat social

Clélia Théâte gère le dossier JMei au Secrétariat social UCM de Wierde.

"Consciencieux et prévoyant"

Clélia Théâte travaille au Secrétariat social UCM à Wierde depuis 24 ans. Elle fait partie de l'équipe 12 (dont le secteur principal est la construction) et gère le dossier de la PME JMei depuis sa création en juillet 2013. "L'entreprise relève de la commission paritaire 111.02, soit la fabrication métallique, mécanique et électrique, et est composée de quatre employés et trois ouvriers, hormis les trois gérants", présente Clélia. Manu Piraprez est son contact au sein de l'entreprise. "Les relations sont excellentes avec monsieur Piraprez, qui utilise l'application appipay. Il respecte les délais, voire les anticipe. Il est très régulier et tout est toujours très clair avec lui au niveau de la gestion des salaires. Je n'ai jamais dû réclamer la moindre information et la PME est respectueuse des lois sociales. Ce qui est dû est dû, c'est vraiment très agréable de travailler avec cette entreprise."

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