Le scrutin communal et provincial du 14 octobre indique, côté francophone, un morcellement du paysage politique. Les trois partis traditionnels (PS, MR, CDH) reculent. Les écologistes sont les grands vainqueurs et s'offrent un ancrage local plus que solide. Les communistes (PTB) imposent leur présence. Défi et le Parti populaire grignotent du terrain malgré un contexte défavorable aux petits partis.
Les progrès d'Écolo et du PTB renforcent le courant de gauche en Wallonie et à Bruxelles. En Flandre, où le morcellement n'est pas neuf, c'est plutôt la droite qui consolide sa domination. La N-VA perd, mais moins que ce que gagne le Vlaams Belang. Le CD&V et l'Open VLD se tassent légèrement. À gauche, les écologistes (Groen) progressent, mais les socialistes (SP.A) s'effondrent.
On retourne voter dans six mois.
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Si les tendances du 14 octobre se vérifient lors des élections régionales, fédérales et européennes du 26 mai, composer des gouvernements ne sera pas simple. Les coalitions au pouvoir en Wallonie (MR-CDH) et au fédéral (N-VA, CD&V, Open VLD et MR) n'auraient plus la majorité. Une alternative est imaginable au sud du pays, où PS et MR se sont déjà montrés compatibles et où Écolo est capable de prendre ses responsabilités. Au niveau national, ce serait un casse-tête. Les allergies et les anathèmes lancés par les uns et les autres risquent de créer un blocage qui alimenterait le séparatisme latent en Flandre.
Il reste plus de six mois avant la "grande élection" de mai. Beaucoup de choses vont se passer. Mais à coup sûr, la campagne sera longue, dure et démagogique, riche en coups fourrés et infos truquées. Oui, il est permis d'être inquiet...