Libre-service en alimentation
Deux magasins sur trois fonctionnent à perte

Les indépendants du secteur de l'alimentation (franchisés des grandes chaînes, épiceries spécialisées) ont pu rester ouverts pendant la période Covid, mais n'ont pas engrangé de bénéfices exceptionnels. Aujourd'hui, ils prennent en pleine figure la hausse du coût salarial et surtout celle des prix de l'énergie. Un magasin d'alimentation consomme beaucoup : pour le chauffage, l'éclairage, mais d'abord les frigos et surgélateurs. Une étude réalisée en Flandre auprès de 446 établissements montre que la facture mensuelle moyenne est passée de 7.000 euros à plus de 20.000 euros. Ce triplement entraîne une dépense supplémentaire supérieure à la marge bénéficiaire dans plus de 60 % des cas. Deux entreprises sur trois fonctionnent à perte et leur survie est donc menacée.

La solution la plus évidente serait d'augmenter les prix en rayon. "Elle est difficilement praticable, explique Luc Bormans, président d'Aplsia (Association professionnelle du libre-service indépendant en alimentation). Même quand nos fournisseurs augmentent leurs prix parce que le transport, la main-d'œuvre ou les matières premières leur coûtent plus cher, nous avons du mal à répercuter la hausse sur nos clients. Nous sommes dans un secteur où la concurrence est féroce, y compris avec les pays voisins. En Belgique, personne n'habite loin d'une frontière. Et les charges salariales, les accises, les taxes… sont souvent moins lourdes ailleurs."

Ni le fédéral, ni les Régions n'ont jusqu'à présent bougé pour soutenir les entrepreneurs coincés entre la hausse des coûts et l'impossibilité d'augmenter leurs prix en conséquence. "Nous incitons nos membres à faire appel aux experts énergie UCM. Ils les conseilleront pour réduire leur consommation et investir dans des panneaux solaires, des éoliennes… Malheureusement, il faut du temps et de l'argent pour arriver à un résultat, et ceux qui n'ont pas pris les devants se trouvent dans une situation très préoccupante."

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